Tannée du contenu qui goûte rien.
L’autre jour, j’ai eu une envie de croquettes. Mais pas n'importe quelles croquettes... Celles du McDonalds.
Alors, moi et mes amies Alexe et Julie, on s'est organisé une petite sortie entre entrepreneurs.
On est parties en auto, les trois ensemble pour aller faire une commande au volant. Juste le plaisir d’anticiper le goût bien spécifique de la croquette — tu sais, la panure croustillante , un peu huileuse, un peu réconfortante — pis la fameuse sauce aigre-douce.
On a ri tout le long. Même que l'employé du McDo est venu voir qui avait du fun de même au service au volant. Il nous a dit que ça faisait du bien à voir et de continuer comme ça.
Pis t’sais quoi? Ça nous a fait du bien.
Mais comme dans tout, y’a une twist.
Oui, un fast-food une fois de temps en temps, c’est délicieux. Mais si tu manges ça tous les jours… ben ça perds son côté « spécial ».
Ça devient lourd. Plate. Tu le goûtes même plus.
Et pour moi, c’est exactement ça le contenu fast-food.
Je suis en grosse réflexion là-dessus dernièrement. J’ai l’impression de voir du contenu vide partout — surtout sur les réseaux sociaux, mais aussi ailleurs. On veut aller vite. Publier. Cocher la case. Sortir une infolettre sans trop penser. Faire un post efficace. Un reel catchy. Pis on oublie un peu les ingrédients. La qualité. Le soin. L’intention derrière ce qu’on crée.
Un exemple parfait? Quand mon fils me demande d’écouter les vidéos d’un singe sur YouTube. Je te jure, ça me décourage. Les sons sont irritants, c’est des bruits de dauphins (???), pis le petit singe fait n’importe quoi pendant des heures.
Mon fils est fasciné. Pis moi, je me dépêche à arrêter la vidéo dès que possible, parce que… maudit que c’est niaiseux. Ça a zéro profondeur. Ça m'irrite. 😅
Pour moi, ces vidéos de petit singe, c’est l'exemple parfait du contenu fast-food.
Pis ça me fait réfléchir sur ce que je veux faire, moi, dans mes propres créations. Ça me bloque un peu, même je dois dire. Parce que créer quelque chose avec de la profondeur… ça prend du temps. De l’énergie. Ça demande de réfléchir, de formuler, de bâtir un vrai argument.
Pis je vais te l’avouer : parfois, seule chez nous, juste avec moi-même, je trouve ça tough.
Je le sais, ce que ça me prend : plus de conversations. Plus de liens. Plus de moments où je m’arrête pour penser, pour discuter, pour connecter. Je fais des efforts, je me bloque du temps… mais c’est pas toujours facile.
Et je le vois que ça résonne, quand je réussis à le faire. Je le sens dans vos réponses, dans vos messages. Ça me confirme que ça vaut la peine.
Mais c’est un vrai défi. Parce qu’on est toutes prises dans le tourbillon. On court d’un mandat à l’autre. Je considère que c'est un privilège de pouvoir réfléchir à tout ça. Sauf que ça reste difficile de sortir du cycle et de créer quelque chose qui a vraiment du sens.
J'ai parfois l'impression qu’on est dans une époque où on se nivelle un peu par le bas.
Pas par paresse, pas par manque de talent — juste parce qu’on est épuisé·e·s. Parce qu’on veut aller vite. Parce que l’intelligence artificielle (que j’aime, que j’utilise moi aussi) nous donne des raccourcis tentants.
Parce qu’on cherche à payer le moins cher, livrer le plus vite, faire plus avec moins.
Pis dans ce grand rush-là, on oublie. On oublie de s’asseoir. De penser. De réfléchir pour vrai. De prendre le temps de se poser les bonnes questions.
(Ce n'est pas pour rien que dans chacun de mes mandats clients, je commence toujours par la réflexion, le positionnement et la stratégie.
C'est beaucoup plus tentant de sauter ces réflexions là.
Trop souvent, je rencontre des entrepreneurs intelligents qui préfèrent remettre ces réflexions dans les mains de leurs coachs - qui eux vont les faire entrer dans des moules déjà prêts.
Mais c'est en faisant ça qu'on devient fade.
On perd la petite étincelle. Celle qui fait que notre contenu goûte quelque chose. Celle qui fait qu’on se rappelle pourquoi on fait ce qu’on fait.
Alors aujourd’hui, j’ai pas envie de te laisser avec une astuce, une liste de 3 trucs à faire ou une leçon à appliquer.
J’ai juste envie de t’inviter à réfléchir.
À ralentir.
À te demander : est-ce que ce que je suis en train de créer (ou de consommer)… goûte quelque chose?
Pis si ce courriel t’a fait du bien, t’a fait penser à quelque chose, ou t’a juste donné envie de t’acheter des croquettes…
Ben j’espère, de tout cœur, que t’as pas eu l’impression de manger un fast food.
Rosalie
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